Ce mois-ci, nous sommes heureux de vous présenter notre nouvelle série de posts consacrés à l’apprentissage de l’allemand à Berlin !

Comme vous le savez sûrement, les bureaux de Lingoda sont situés dans la capitale allemande. Berlin étant une ville incroyablement cosmopolite, ses habitants viennent des quatre coins du monde, comptant ainsi plus de 190 nationalités représentées.

Beaucoup de ceux qui ont déménagé à Berlin pour le coût de la vie ainsi que pour son atmosphère très libérale, favorable aux artistes et aux jeunes professionnels, ont quelques difficultés à apprendre l’allemand. Ici, le terrain d’entente pour les étrangers est l’anglais, ces derniers se débrouillent donc facilement sans forcément savoir parler allemand.

La plupart d’entre eux tentent d’apprendre cette langue mais n’y arrivent pas toujours ! Nous avons donc décidé d’interroger quatre bloggers reconnus vivant à Berlin. L’occasion de leur poser des questions sur la manière dont ils ont appris l’allemand en tant qu’étrangers dans la capitale allemande.

Le premier d’entre eux est James, fondateur de überlin, l’un des blogs anglophones les plus reconnus à propos de Berlin.

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  • Peux-tu te présenter en quelques mots ?

Je m’appelle James Glazebrook et je suis la moitié du blog überlin, l’un des plus gros blogs anglophones sur Berlin, mais également l’un des plus petits espaces de co-working de la ville !

  • Quand as-tu déménagé à Berlin et dans quel but ?

J’ai déménagé à Berlin il y a cinq ans pour les mêmes raisons qui font que les gens continuent à venir ici; c’est (toujours) moins cher que l’endroit où je vivais avant (Londres), c’est cool, créatif, et laisse aux gens l’opportunité d’expérimenter de nouvelles choses.

  • As-tu appris l’allemand avant ou après avoir déménagé ? Quand et comment as-tu commencé ?

En quelque sorte. J’ai suivi deux ans de cours d’allemand au lycée, mais en Angleterre, on ne t’apprend pas une langue étrangère comme si tu allais vraiment l’utiliser un jour. Le fait que mon professeur d’allemand (et de français) était obsédé par les trains au détriment de tout le reste ne m’a pas été bénéfique. Quand on a pensé à déménager à Berlin, avec ma femme, on a commencé à suivre des cours du soir qui nous ont permis d’apprendre les bases de la langue. Pour être tout à fait honnête, je pense que ce dont j’avais vraiment besoin était d’être immergé dans le pays et donc dans la langue pour que tout cela prenne vraiment un sens.

  • En tant que berlinois, quelle importance accordes-tu au fait de savoir parler et comprendre l’allemand ? Quelle importance cela a-t-il dans ta vie de tous les jours ?

C’est compliqué. Oui, on peut s’en sortir sans connaître plus que quelques phrases de base, mais ça mène surtout au marginalisme, et ce n’est pas durable. Ceci étant dit, qu’importe mon niveau actuel d’allemand, je serai toujours un marginal. Mais même si je ne deviendrai jamais un « vrai » Berlinois, je pense qu’il est nécessaire de pouvoir communiquer avec les habitants du pays qui m’accueille. Au plus j’apprends et je parle l’allemand, au moins je me sens expatrié dans le mauvais sens du terme.

  • Que penses-tu des lieux strictement anglophones à Berlin, comme les restaurants qui ont des menus uniquement en anglais, etc. ?

J’ai écrit un article à ce sujet, à savoir la chance que nous avons que les entreprises, les institutions et les gens s’accommodent des anglophones à Berlin, mais je trouve ça fou que la plupart d’entre nous ne soient pas capables de communiquer en allemand. J’ai lu quelques arguments convaincants en défense des endroits parlant exclusivement l’anglais (nous avons même publié un article à ce sujet) mais pour moi, ils ne sont pas valables. Nous sommes en Allemagne, l’allemand est la langue officielle, et les gens qui sont en contact avec les clients devraient au moins être capables de communiquer avec eux. Une de mes amies a emmené ses beaux-parents déjeuner dans un endroit où ils n’avaient pas de menu en allemand, et où le serveur leur a proposé de le traduire. Ca n’est pas une solution et ça n’est pas acceptable, particulièrement dans un endroit dont le but et la marque de fabrique sont d’être “100% Neukölln”.

  • As-tu déjà eu le sentiment que ton niveau d’allemand t’empêchait de faire certaines choses ? Si oui, dans quelles situations ?

Oui et non. Je suis toujours loin d’être bilingue, mais j’ai un appartement, un chien, et une entreprise. C’est la réalité de Berlin : tu peux facilement trouver quelqu’un pour écouter ton allemand rudimentaire, ou passer à l’anglais, ou encore pour traduire les choses pour toi quand vous ne pouvez faire autrement. Néanmoins, je suis auteur et blogger, donc communicant, et ça me fait mal de ne pas pouvoir mettre mes idées au clair. J’ai lutté lorsque j’ai commencé à apprendre l’allemand, je ne supportais pas de faire des fautes, mais je me suis amélioré et j’ai appris à être plus confiant dans la manière dont je communique, même si ça n’est pas toujours parfait. Oh, et je travaille à distance pour une entreprise américaine maintenant. Mais quand j’ai postulé pour des jobs ici, mon niveau d’allemand a été un réel frein. Aucune entreprise allemande n’embaucherait un responsable social media qui ne parle pas parfaitement allemand !

  • Quelle est la partie la plus difficile de l’apprentissage de l’allemand ?

Vivre à Berlin ! La ville est si cosmopolite que tu peux très facilement te retrouver à ne parler qu’en anglais. De plus, la plupart des allemands sont bilingues, parlent Anglais couramment, et beaucoup d’entre eux venant d’autres endroits dans le pays apprécient cette multiculturalité. Si tu ne bosses pas dans un bureau allemand typique et ne vis pas constamment avec des allemands, alors tu n’as pas besoin de parler allemand tant que ça, et n’auras donc aucune opportunité de l’apprendre. Pour moi, apprendre l’allemand est devenu une chose sur laquelle je mets un point d’honneur, un engagement à long terme qui me fait progresser de manière constante.

  • Quels conseils donnerais-tu à une personne qui cherche à apprendre l’allemand ?

Essayez. Ne prenez pas peur parce que l’allemand peut paraître difficile de prime à bord. D’ailleurs, c’est probablement plus logique et facile à apprendre que l’Anglais pour des non-initiés. Si vous venez d’un pays où les gens ne souhaitent pas apprendre de langues étrangères, comme le mien, appréciez le challenge. Ne visez pas de suite la perfection, et concentrez vous sur le fait de progresser et d’atteindre vos objectifs. Enfin : quelques conseils concrets http://www.uberlin.co.uk/how-to-improve-your-german-in-berlin/.

  • Une anecdote drôle à partager sur ton expérience ?

Je n’oublierai jamais la première blague que j’ai fate en allemand. Ca n’était pas terrible, mais ça a au moins eu le mérite de faire rire une personne au Zollamt, ce qui était important pour moi. J’étais là pour récupérer des bijoux que ma femme avait commandés sur un site web américain. Lorsque j’ai décrit ce qui était dans la commande (des bagues, un collier, etc.) j’ai dit, entre les lignes, que “ça n’était pas pour moi”. Je ne me rappelle pas des mots exacts, mais ça les a fait glousser !

  • Quel est ton mot allemand favori ? Et le mot que tu n’arrives toujours pas à prononcer correctement ?

Difficile à dire ! La langue allemande possède tellement de mots étranges, géniaux, et si précis. L’un des mes favoris est Nackenkater, ou “la gueule de bois du cou”, la douleur que tu attrapes à forcer de balancer ta tête d’avant en arrière lors d’un concert.

Le mot le plus problématique pour moi est le nom de la rue de notre espace de coworking : “Böckhstrasse”. Demande à un allemand de prononcer le nom de cette rue, et il y a de fortes chances pour qu’il trébuche sur le “h”. J’ai dû l’épeler tellement de fois à des chauffeurs de taxi, pour au final me faire corriger. Maintenant je me fais juste déposer au coin de la rue dont j’arrive à prononcer le nom !

 

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